Les débuts de la photo animalière (voir sources en fin d'article)
Préhistoire :
Entre l'invention du Daguerréotype qui nécessitait des temps de pose de plusieurs secondes et celle de surfaces beaucoup plus sensibles à base de bromure d'argent, les premières années de la photographie n'ont guère dépassé les sujets tels que portraits, paysages, reproduction d'objets fixes
Cette gravure représente James Chapman lors de son expédition africaine de 1862, entrain de peser ses produits chimiques pour préparer des plaques au collodion. Il s'agit d'une substance de nature visqueuse - nous y reviendrons dans un prochain chapitre de l'histoire de la photographie - sensibilisée quelques instants avant la prise de vue, et malgré la complexité de la mise en œuvre, certaines missions scientifiques ou d'exploration partent avec des chambres photographiques et du matériel de développement. Les premières images de nature vont bientôt apparaître.
C'est l'expédition de Livingstone en 1858 qui fut la première à rapporter des vues du Zambèze, images de panoramas ou de botaniques.
Chapman, lui, rapporta près de 200 plaques toujours de panoramas et sujets immobiles..
A cette époque, le fusil règne en maître dans les expéditions, et souvent, les premiers sujets animaux photographiés seront des cadavres des bêtes abattues.
Le film animé devance l'image fixe :
En 1881,
Etienne Jules
Marey invente ce curieux fusil ; une détente
déclenche un système d'horlogerie qui fait
tourner devant l'objectif 12 plaques. Le résultat est un
véritable film de cinéma. Il étudie
ainsi le vol des oiseaux.
La vraie naissance de la chasse photographique :
C'est à partir de 1888 que débute véritablement la photographie animalière. Elle naît sur les falaises, au fond des bois, dans les prairies, parcs et étangs. Le phénomène apparaît simultanément en Europe et aux Etats-Unis.
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Chaque photographe devient acrobate au mépris le plus total pour ce que nous appelons aujourd'hui " les consignes de sécurité "… Le fameux trépied des vieilles chambres photographiques se révèle très efficace dans ces conditions acrobatiques : le réglage de chaque pied en longueur et inclinaison assure la parfaite stabilité de l'appareil. Et comme on peut le voir, le photographe se déplace avec l'appareil déjà vissé au pied. Souvenons nous que les échelles n'étaient pas en aluminium… Il s'agit ici des frères Kearton, photographes américains |
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Eléphant du Cameroun photographié à 9 mètres de distance par le Docteur Gromier vers 1900.
En même temps que se professionnalisent les photographes de nature, une véritable éthique se développe qui va à l'encontre des abattages dont nous parlions plus haut, mais aussi contre les pilleurs de nids, contre le piégeage.
Chaque grand maître de l'image animalière va tenter de mettre l'accent sur la sauvegarde d'une espèce à laquelle il s'est particulièrement attaché. Dugmore devient le porte parole des castors, Berg défendra les rhinocéros unicorne, Schillings les éléphants et les marabouts. A Londres, en 1900, il obtient au cours d'un congrès zoologique des résultats concrets pour la protection de cet échassier charognard qui n'intéresse personne.
Finley et Bohlman, photographes américains entrain de fixer un jeune martin pêcheur à l'entrée de son nid.
Fréderick
Champion et son épouse ont séjourné en
Inde à partir de 1924 et ont accumulé une
impressionnante quantité de prises de vues de fauves,
surtout la nuit. Leur
collection
d'images a été déposée au
British Museum de Londres, suite à un leg familial. Parmi
elles, 1600
plaques de verre délicatement entourées de papier
de soie reposent dans de grandes caisses de bois dans les
réserves du prestigieux Musée.
Les images et informations sont issues du livre " Pionniers de la photographie animalière " éditions " Pôles d'images " 16, Grande rue 77630 Barbizon. www.polesdimages.fr