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- L'attention
des visiteurs à l' exposition de 1889, sera très
certainement attirée par un appareil qui va être
prochainement exposé par M. Enjalbert, dont La Nature a
déjà décrit plusieurs fois les
ingénieuses inventions.
- Cet
appareil, dont la figure 1 représente l'ensemble,
est destiné à exécuter toutes les
opérations photographiques nécessaires
pour obtenir le portrait du modèle qui s'est
placé dans un fauteuil ad hoc, et qui a, au
préalable, déposé une pièce
d'argent dans la caisse.
- La
figure 2 montre le détail de la partie
extérieure de l'appareil. A droite, l'indication de
la pièce qui doit être introduite dans la caisse
pour mettre l'appareil en action; à gauche, un
repère pour fixer l'œil du modèle
pendant la pose. Au-dessus, une série de cadrans
divisés en secteurs sont parcourus par des aiguilles qui
indiquent à chaque instant
- l'opération
qui s'exécute à l'intérieur de
l"appareil.
- Quelques
instants avant que la pose ne commence, l'aiguille du
deuxième cadran passe sur les mots :
Préparez-vous, puis attention, et dès qu'elle
arrive au secteur noir portant le mot pose, celle-ci commence
et la sonnerie que l'on aperçoit au-dessus des cadrans
fonctionne pendant toute sa durée qui est habituellement de
3 à 6 secondes. Au bout de quelques instants,
l'opération totale ne durant quc cinq minutes, le portrait
sort terminé par le côté.
- En
somme, l'appareil de M. Enjalbert prépare la couche
sensible, l'impressionne, la développe et la termine par un
séchage et un vernissage, le tout sans opérateur.
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M. Enjalbert,, a adopté un procédé qui
n'est plus guère employé que par les photographes
forains, mais qui a l'avantage de donner le résultat en
quelques instants. Ce procédé connu sous
le nom de ferrotypie, consiste à faire une
épreuve au collodion humide sur une plaque de
métal très mince recouverte d'un vernis du Japon
parfaitement noir et glacé. L'épreuve,
quoique négative, se détache en positive par
réflexion, et grâce au fond noir donné
par le vernis elle apparaît suffisamment nette. On peut
observer les mêmes résultats avec les
négatifs ordinaires, et beaucoup d'opérateurs ont
l'habitude de mettre leur cliché sur leur manche ou devant
une étoffe sombre pour voir l'image en positif.
- Si
les avantages de la ferrotypie sont multiples, elle offre
l'inconvénient de nécessiter des
opérations multiples, car il faut préparer la
plaque ferrotype de toutes pièces, c'est-à-dire
la collodionner, la passer au bain d'argent, puis, après la
pose, effectuer les opérations du développement,
du fixage, du lavage, du séchage et du vernissage. Tout cela
se fait mécaniquement dans l'appareil automatique.
- Pour
satisfaire notre curiosité, enlevons le devant de
l'appareil, et examinons l'intérieur, qui est d'un
réel intérêt.
- La
partie inférieure renferme des accumulateurs
électriques actionnant un moteur électrique. La
partie
- supérieure
contient les divers récipients avec les divers
- produits
nécessaires; la partie moyenne, tout le mécanisme
qui permet de réaliser les diverses opérations
photographiques (fig. 3).
- Nous
renoncerons à décrire d'une façon
précise ce mécanisme admirablement
étudié et réalisé. Nous
dirons seulement que si l'on ouvre l'appareil, et qu'on le regarde
fonctionner, on voit d'abord la colonne qui contient les
plaques superposées et
séparées par des cadres qui serviront
à encadrer les épreuves une fois
terminées. Ces plaques sont saisies par un chariot
et poussées par le premier support mobile.
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